CONSOLIDER LA LECTURE CHEZ LES ENFANTS QUI DECHIFFRENT VERS SEPT ANS

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CONSEILS POUR LA LECTURE VERS 7 ANS

Savoir déchiffrer ne signifie hélas pas qu’on sache lire. On ne sait en effet lire que lorsqu’on lit à une vitesse suffisante, et qu’on comprend ce qu’on lit.

1/ Habitudes : pour savoir faire du vélo, il faut monter sur le vélo. Pour savoir lire, il faut lire. Une fois le déchiffrage en bonne voie, l’entraînement commence sur des textes de difficulté et de longueur raisonnables, quotidiennement ou deux fois par jour (sauf le dimanche ?)

Les phrases courtes sont exigibles avec une vraie mélodie de phrase, bien faire repérer les virgules qui indiquent les groupes de souffle et aident à une lecture fluide. Si le texte est un peu long l’enfant peut se charger d’une phrase sur deux, et l’adulte de l’autre. Il est valorisant d’être venu à bout d’un texte un peu long. Ne pas hésiter à valoriser les réussites, à féliciter, à faire la publicité des réussites. Ne pas dramatiser les erreurs, ne pas passer cinquante seconde sur une seule erreur, penser fluidité, évacuer le fastidieux. Penser à alterner les lectures ‘dans sa tête’ et les lectures à haute voix, même si on ne peut pas contrôler une lecture ‘dans la tête’. Si un passage passe mal, on peut utiliser une photocopie qu’on surlignera ou sur laquelle un petit dessin aidera sur le passage à problème.

Pour ces premiers entraînements, le même texte peut être utilisé pendant plusieurs jours, voire la semaine, de manière à connaître le terrain où on court. On peut reprendre un texte connu après quelques semaines, pour une relecture unique.

Les sujets de textes préférés peuvent être privilégiés, toujours penser au plaisir. Les conditions de lecture doivent être agréables également, au calme, calé sur un siège qui peut être confortable, toujours lors de moments privilégiés avec l’adulte ou les adultes habitué(s) à l’exercice.

2/ Fluence : c’est un moyen objectif et facile de mesurer les progrès de la rapidité de lecture. Il s’agit de faire lire un texte durant une minute, chronomètre en mains, et de compter le nombre de mots lus sans erreur. Un mot erroné ne compte pas. On commence sur des textes connus et révisés. Lorsque la vitesse sur ces textes connus atteint soixante ou soixante-dix mots par minute, on passe à des textes inconnus (ce qui fait mécaniquement chuter la fluence). On peut faire un test par mois, il est contre-productif de mettre la pression en testant trop souvent, les écarts seraient du reste minimes et n’indiqueraient pas à l’enfant de progrès sensibles. On reprend les félicitations et la valorisation des progrès quand ils sont constatés, les récompenses sont bienvenues.

On ne peut pas attendre d’un enfant qui ne lit pas assez vite de comprendre le texte qu’il lit. L’accélération est donc une étape incontournable. Lire soixante-dix mots par minute sur un texte inconnu ne garantit pas de le comprendre, mais il est pratiquement impossible de comprendre un texte si non n’atteint pas cette vitesse. La lenteur est le signe d’un cerveau saturé par l’effort de déchiffrage, et qui n’a plus de circuits disponibles pour comprendre en plus.

3/ Compréhension : le test de fluence sert à révéler la capacité de lecture. La compréhension ne doit pas être testée en même temps : il est difficile de comprendre un texte lu à haute voix, en particulier si on le découvre en même temps. On ne sort de questionnaire de compréhension que pour des textes qu’on a le temps de lire ‘dans sa tête’ et auxquels on peut revenir sans limitation avant de répondre à des questions.

Les premiers questionnaires sont des prises d’indice (Comment s’appelle le canard, où se passe le repas ?) ou de compréhension simple (que veut faire Sarah ce matin ?) Les questions de lecture fine peuvent exister, mais l’aide de l’adulte est nécessaire pour indiquer la procédure par laquelle on arrive à une réponse (s’il y a un serveur, c’est qu’on est au restaurant, même si ce n’est pas écrit). Il n’y a pas urgence à ce niveau.

4/ Œuvres : une fois une petite expérience de lecteur acquise, on peut s’attaquer à une œuvre complète lue seul(e), un album, une nouvelle, une BD, un article de science ou d’Histoire, une petite histoire à épisodes. A suivre…