PREPARER SON APPRENTISSAGE DE LA LECTURE VERS QUATRE ANS

Télécharger ces informations en PdF
CONSEILS POUR LA LECTURE VERS 4 ANS

1/ Plaisir :

Lire avec un adulte lors de moments privilégiés et câlins, dans un environnement sûr et calme, en organisant si possible un ou des rituels quotidiens.

On entretient une petite bibliothèque personnelle, on fréquente la bibliothèque locale, on achète un livre d’occasion à la brocante, un neuf parmi les cadeaux d’anniversaire ou de Noël.

Un abonnement à un hebdomadaire pour enfants de qualité est une excellente entrée dans l’écrit qui fait des souvenirs : on attend le facteur qui vient avec un courrier à son nom et qui contient un imprimé inconnu et toujours attirant. De nombreux sujets sont balayés par ces périodiques, du yoga à l’éducation à la santé, en passant par des histoires et BD de tailles variées, il n’y a pas de place pour la lassitude. Certains fournissent des conseils éclairés aux parents sur la vie quotidienne ;

La vie quotidienne, justement, est l’occasion de sortir un livre sur un sujet croisé dans la journée : l’escargot vu au parc, la chasse aux œufs de Pâques.

L’adulte est le lecteur à haute voix, bien sûr, mais l’enfant est sollicité pour commenter les illustrations, donner son avis, choisir le livre. Les livres préférés sont réclamés souvent, il faut savoir supporter de les relire une fois de plus, car les enfants ont besoin de ces textes connus pratiquement par cœur. Ne pas déduire qu’un enfant est surdoué et lecteur s’il récite un livre bien connu en faisant semblant de lire. On pourrait parfois s’y tromper.

En cas de lassitude de l’adulte, on peut négocier de nouveaux textes un certain nombre de fois par semaine, mais le retour aux classique est souvent incontournable.

Découvrir un texte inconnu en trouvant d’abord ce qu’il contient à partir des indices disponibles : le titre, les illustrations, le support. En cours de lecture, on peut s’interrompre pour dire qu’on a peur, commenter le décor, les personnages, dire ce qu’on pense qu’il va se passer avant de tourner la page, trier les gentils et les méchants, noter les personnages typiques (le renard est malin et gagne souvent en mentant à sa victime).

2/ Technique

Vers cinq ans, il est bon de connaître quelques notions plus techniques : le bruit des lettres (« t » devient souvent [t], mais pas toujours), le fait que les lettres s’arrangent parfois avec leur voisines pour faire un autre bruit (o+n=[on]). Les voyelles (phonétiques) sont les lettres qu’on peut chanter (a a a a a a a aaaaah !), les consonnes font seulement des bruits une seule fois (p) ou longtemps (mmmmmmmmh). Il y a des lettres qu’on n’entend pas. La phrase commence par une majuscule et finit par un point.

Il est superflu de trouver des appellations infantilisantes, un accent circonflexe s’appelle comme ça, inutile d’y voir un chapeau, un demi logo Citroën ou la cime d’un sapin.

On peut utiliser les alphas™ qui aident efficacement à apprendre les enchaînements de lettres. Les gestes de la méthode Borel Maisonny offrent une entrée corporelle dans l’apprentissage des lettres qui peut aider. Une chansonnette apprise par cœur permet de mémoriser l’alphabet tôt, que braillent nombre de jouets électroniques.

3/ Du calme

C’est seulement une fois ces préparations bien consolidées qu’on peut s’attaquer au déchiffrage plus systématique. L’école se charge de cette étape qu’il est délicat d’anticiper. De nombreuses méthodes sont utilisées, issues du commerce ou de l’imagination de l’enseignant, la plupart donnent des résultats satisfaisants. La durée de cet apprentissage varie suivant les conditions de scolarisation et selon les enfants. On n’attend pas d’un CP qu’il déchiffre à Noël, et rares sont les enfants qui ne parviennent pas à déchiffrer dans l’année de CP ou avant le milieu de l’année suivante ; du calme, donc, apprendre à lire est un processus long, et savoir déchiffrer ne signifie hélas pas qu’on sache lire. On ne sait en effet lire que lorsqu’on lit à une vitesse suffisante, et qu’on comprend ce qu’on lit.

Savoir lire, c’est donc une étape suivante.

4/ Troubles : la période qui précède l’apprentissage de la lecture doit par contre être celle ou de possibles troubles de l’élocution, de la vue ou de l’audition doivent être détectés et traités. Ne jamais tarder à prendre rendez-vous chez l’orthophoniste ou pour un contrôle de la vue ou de l’ouïe en cas de doute de la part des parents, de l’enseignant, de l’infirmière, du médecin ou de tout autre proche de bonne volonté. Les enfants doivent en effet percevoir efficacement les relations entre les sons et les signes graphiques qu’on leur présente.

C’est beaucoup plus nécessaire que de savoir déchiffrer à Noël du CP !

A suivre…